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Transitions
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Transitions


Mussolini avait serré les mâchoires : «Un préjudice d'image et un danger militaire très grave pour l’Italie ! Nous ne pouvons pas rester en arrière dans l'innovation aéronautique ! Écoute, Bocchini, pour le moment je téléphone à Balbo, pour qu'il donne immédiatement les ordres aux Commandes des avions du Nord pour faire décoller d'autres escadrilles : peut-être que quelqu'un réussira à l'informer de nouveau, et cette fois même de l'abbatt...»

«…non, Duce, Excusez-moi…»

«Pourquoi non?!»

«Excusez-moi, je veux dire que l'aéromobile a déjà été captur...»

«…et tu ne pouvais pas le dire tout de suite ?”

«Euh…oui, Duce, en réalité j'étais justement sur le point de vous le dire».

«Vas-y parle !»

«Disparu de la vue, cette sorte de plat volant n'a pas réussi à se cacher pour longtemps, peu de temps après il a atterrit en pleine campagne, ou pour mieux dire, il a été vu tombé en chute libre sur les derniers mètres, comme si le moteur l'avait planté d'un coup, au-dessus d'un champ de blé entre les localités de Sesto Calende, Varèse et Vergiate: plus près à cette dernière.»

«Qui l'a vu?»

«Un certain Annibale Moretti, un agriculteur propriétaire de parcelles et dont un de ses champs est voisin à celui de l’impact : un fasciste de la première heure qui a fait la Marche sur Rome. Peu après être arrivé en vélo dans cette partie pour une inspection sur l'état de maturation du blé, il a entendu un sifflement, il a levé la tête et il a pu suivre la chute de cet aéromobile et en voir l'impact sur le champ limitrophe; il ne s'est pas approché redoutant un incendie subséquent ou d'une explosion, ce que par contre ne s'est pas produit; cependant, il est remonté rapidement sur son vélo et a averti le poste local des Carabiniers, commandé par le maréchal majeur Amilcare Palumbo. Ces derniers se sont immédiatement activés, il a retenu au poste seulement les hommes strictement nécessaires à l'ordre public et a fait bloquer par les autres le trafic civil dans la zone d'impact. Heureusement, depuis la route la plus proche, une nationale, on ne pouvait pas voir quoique ce soit de l'avion, parce qu'elle est distante de quatre-cents mètres et il y a des arbres pour cacher, par contre à côté de celui-ci, il m'ont dit, il y a un sentier en terre battue, celui par lequel est arrivé et repartit Morettti en vélo, mais il y passe rarement quelqu'un. L'aéromobile a été entouré d'hommes venant des trois forces de sécurité, alors qu'une centurie

de la Milice, venue de la caserne non lointaine Giovanni Berta, a commencé à ratisser les champs et le bois de la zone et ensuite, édifices par édifices, et aussi Vergiate».

«…et Moretti? Il ira à parler autour de soi?»

«Non, Duce : Palumbo l'a retenu avec l'excuse que c'était nécessaire de collaborer à la rédaction d'un verbal. Sur son ordre, il y avait évidemment un officier, avec l'agriculteur devant, qui s'est mis à battre à la machine avec une lenteur étudiée, en demandant, écrivant, corrigeant etcetera. Pendant ce temps, le maréchal avertissait les autres forces de la Police et la Milice et ordonnait à son vice, un certain brigadier Aldo Pelassa, de se rendre sur le lieu pour bloquer le trafic et de surveiller l’appareil ; le maréchal demandait d'ultérieures dispositions aux supérieurs. Avant de répondre, ils m'ont averti, compte tenu de la délicate situation, et j’ai transmis directement au maréchal l'ordre de faire conduire le témoin à la caserne Berta de la Milice, avec l'excuse de l'approfondissement d'enquêtes, pour que vous soyez bien informé. Il m'a téléphoné, peu avant, le primo seniore

Ilario Trevisan, commandant de la cohorte

, pour m'avertir que Moretti est arrivé et est en train d'attendre dans la petite salle des entretiens auprès du corps de garde. Maintenant, Duce, j'attends vos directives, les ordres précis, pour les transmettre à Trevisan».

«Mmmmh… Ce Moretti, tu m'as dit, c'est un fasciste de la première heure et il faut en tenir compte... mais s'il en parle autour de lui, du moins pour le moment... Écoute, Bocchini, faites comme ça : laissez le libre, mais seulement après que vous aurez diffusé les nouvelles qui nous conviennent : transmet la communication à la radio et dans les journaux, avec l'habituelle Stefani, qu'une météorite s'est précipitée du ciel ; et en attendant, endoctrinez Moretti».

Stefani était l'agence de presse officielle du régime, chargée de fournir aux médias les informations voulues dans les formes les plus commodes, et d'en contrôler minutieusement la diffusion, et d'ordonner l’arrêt de n'importe quelle information indésirable qui, malencontreusement, aurait commencer à circuler. L'agence était dirigée par le journaliste fasciste Manlio Moranti, né sur les mêmes terres que Mussolini, à Forli.

«Aux ordres, Duce», avait répondu Bocchini.

«Maintenant parle-moi du pilote de l'aéromobile».

«À l'intérieur, il y avait trois personnes, aucune n'étaient vivantes : deux cadavres d'hommes et un de femme, tous vêtus d'habits légers qui seront analysés à peine que possible par les chimistes : ils avaient des mocassins aux pieds et, sur eux, des chemises à manches courtes et des pantalons, et aussi la femme, était habillée de la même manière que celles qui vont en vacances à la mer, parfois même les femmes les plus modernes...».

«…femmes effrontées».

«Oui, Duce. Il ne s'agit pas d'une devise, parce que les couleurs de leurs vêtements sont variées, un des morts étaient habillé tout en noir, les deux autres avaient respectivement une chemise verte et un pantalon de couleur céleste, la femme, et jaune et gris, l'homme».

«Ils auront voulu aller à la mer tout de suite après», avait blagué Mussolini pour se défaire de l'inquiétude qui l'avait pris.

Le chef de l'OVRA ne l'avait pas du tout comprit : «Duce, il est possible que sur cet appareil les moteurs génèrent beaucoup de chaleur et alors...»

«…mais quelle belle découverte, Bocchini !»

«Ex...cusez-moi Duce, je n'avais pas comp...»

«…Bref, retournons sérieux : pour moi, ces trois-là ce sont des espions, et non pas de simple pilotes d'essai. Dommage qu'ils soient morts et que tes hommes ne peuvent pas les interroger comme il le faut, toujours s'il n'en pas qui sont encore en vie, bien entendu : tu ne penses pas que quelqu'un pourrait être sortit du véhicule et s’être caché?»

«Duce, sur le moment il y a eu aussi de notre part le même doute et même un très fort doute, compte tenu des postes assis sur ce disque qui sont quatre ; mais maintenant on peut penser qu'il n'y a pas de survivant, parce que toute la zone et aussi la zone de Vergiate ont été cherchées par la Milice : il s'est conclu que un des sièges n'a pas été occupé».

«Mmmhh… oui, c'est probable. À part cela, Bocchini, je te dis que la présence féminine dans l'aéromobile m'a paru un peu bizarre, même si, dans le monde, il y a aussi des pilotes d'avion du genre féminin, figures d'ailleurs très exceptionnelles» – les superlatifs, surtout s'ils sont excessifs plaisent beaucoup à Mussolini – «comme par exemple cette aviatrice américaine que toi tu m'en avais parlé auparavant, celle de l'année dernière qui avait survolé toute seule l'Atlantique... Comment elle s’appelle?»

«Amelia Earhart

».

«Ah, oui ; et… ça ne serait pas elle par hasard?»

«On est en train de le contrôler, Duce. Cependant, je vous informe entre parenthèses que, il y a pas longtemps, nous avons nous aussi une pilote héroïque féminine, la vingt-deuxième provenant de la région des Marches Carina Negrone qui justement, par pure hasard ce matin, a réussi le brevet de pilotage à Genève, en décollant avec un hydravion Caproncino depuis la mer sous-jacente à La Lanterna».

«Bravo Bocchini ! Belle information pour la propagande ! La femme est de foie fasciste, non?»

«Une patriote, Duce, et a été instruite par un pilote militaire en congé, un héros de la Grande Guerre : l'industriel génois Giorgio Parodi».

«Je connais, je connais. Très bien : en attendant je t'ordonne de faire la publicité avec Stefani sur l'audacieuse aviatrice italienne : la nouvelle contribuera à distraire les journaux de cet aéromobile inconnu, car ce dernier événement ne favorisera sûrement pas l'image de notre aviation. Parallèlement, nous bloquons l'information du disque en balançant la baliverne du bolide céleste. Jusqu'à aujourd'hui notre aéronautique a été la première des premières au monde et le monde entier doit continuer à le penser. Mille kilomètres à l’heure ! C'est un truc de roman à la Jules Verne ! Nous devrons aussi arriver, hein?»

«Oui bien sûr, Duce», avait assuré Bocchini même si avec la production aéronautique il avait à que faire tout comme un saucisson avec les fraises à la chantilly.

«Si tu ne me l'aurais pas dit je ne le croirais pas ; mille kilomètres à l’heure : formidable : mais retournons à la femme morte : sa présence dans le véhicule confirme sur ce que j'ai dit avant».

«?»

«…mais oui, que cela s'agit d’espionnage ! La femme en tant que telle, ne pouvait pas être une militaire, elle serait plutôt une interprète, ou quelque chose du genre, d'un service secret».

«Oui Duce. J’enquêterais. Pour le moment, si vous permettez, je continue à vous informer».

«Procède».

«En ambulance, les trois cadavres ont été emmenés dans la chambre mortuaire de l’hôpital militaire de Milan, où ils viennent d’être gardés en attendant l'autopsie. Et en même temps sur le lieu de l'impact est arrivé des camions spéciaux et des grues mobiles de l'aéronautique, ils avaient tous des gros pneus cloutés ou avec des chenilles pour les terrains non goudronnés, et ils ont réussi à charger le véhicule et à libérer la zone de l’encombrante présence, bien sûr après avoir interdit le trafic sur tout le parcours, car le disque occupe presque toute la largeur de la grande route».

«Dégâts aux cultures locales?»

«Euh, oui, Duce, entre les chenilles et les pneus cloutés, et en considérant que jusqu'à la route goudronnée il y a seulement un sentier en terre, les champs des deux côtés de ce dernier ont eu d'importants dégâts».

«Nous rembourserons les propriétaires. J'en informerais le préfet local... de quelle province» ?”

«Varèse, Vergiate et en province de Varèse».

«Oui, Varèse. Photos du disque?»

«Oui, Duce, beaucoup de photographies ont été prises».

«Fais les moi voir tout de suite».