Le khan se mit à la recherche de son fils et de ses chevaux. Ses recherches furent vaines et il se tourna alors vers une sorcière pour lui demander de l'aide et des conseils:
– “Je n'arrive pas à retrouver mon fils et les chevaux qu'on m'a volés!” – lui a-t-il dit. “Un tel cas ne s'est jamais produit! Aide-moi!”
La sorcière lui dit:
– “Ne les cherche pas en vain et ne les exige de personne, sauf de celui à qui tu as emprunté de l'argent et que tu n'as pas remboursé.”
Le khan devait s'en assurer et demanda à la sorcière de demander à la femme du pauvre si son mari avait vraiment volé son fils et ses chevaux.
La sorcière se rendit à la maison de la femme du pauvre et, comme si elle sympathisait avec elle, lui a dit:
– “Ton mari a souffert innocemment, il a demandé le paiement de la dette, et le riche khan a ordonné qu'il soit battu.”
La femme du pauvre homme a répondu à la sorcière:
– “Je ne sais rien à ce sujet, mon mari ne m'a rien dit.”
– “Quel genre d'épouse es-tu dans ce cas, si ton mari ne te parle pas de ses affaires?!” – lui a dit la sorcière.
Elle a partit donc cette fois sans rien savoir. Le soir, la femme du pauvre homme raconta à son mari la visite de la sorcière. Il ne lui répondit que ceci:
– “A qui appartient ce qu'il a obtenu, c'est ce qui lui appartient.”
Le lendemain, la sorcière revint voir la femme du pauvre homme et lui demanda:
– “Une fois de plus, tu n'as rien appris?”
– “Il ne m'a dit que ceci,” a-t-elle répondu: “Quiconque reçoit quoi, que ce soit bon pour lui!”
La sorcière, ravie, se rendit en hâte auprès du khan et lui dit:
– “Ne t'ai-je pas dit que les chevaux et ton fils sont chez celui à qui tu as emprunté de l'argent et que tu n'as pas remboursé!”
Le khan appelle alors le pauvre homme auprès de lui et lui demande:
– “As-tu mon fils et mes chevaux?”
– “J'en ai!” – a répondu le pauvre homme.
– “Dans ce cas, je te cède mon khanat, c'est toi qui dois être le khan, pas moi.”
Pendant ce temps, les orphelins, que le pauvre avait accueillis dans sa famille et auxquels il n'avait jamais fait de mal, se retournaient contre lui, cherchant une occasion de le tuer. Le pauvre a dit:
– “Comme mon père avait raison! J'ai été convaincu par ma propre expérience de la véracité de ses instructions.”
Le loup et les sept chèvres de Gazza
Il était une fois un pauvre homme. Il s'appelait Gazza. Il n'avait que sept chèvres, il n'y avait rien d'autre dans sa maison. La première chèvre avait un ventre, la deuxième – deux, la troisième – trois, la quatrième – quatre, la cinquième – cinq, la sixième – six et la septième avait sept ventres.
Ce n'est que vers midi que le pauvre homme laissa les sept chèvres aller paître.
Un jour, alors qu'elles broutaient, la chèvre à un ventre dit à la chèvre à deux ventres:
– “J'en ai assez, mon ventre est plein. Si tu es rassasié, rentrons à la maison.”
La chèvre à un ventre répondit:
– “Mon ventre est encore vide, attends-moi.”
– “Non, je rentre chez moi”, – a dit la chèvre à un ventre. Elle marchait sur la route, et un loup l’a rencontré.
– “À qui appartiens-tu?” – a-t-il demandé.
– “Je suis la chèvre de Gazza”, – a-t-elle répondu.
– “Qu'est-ce que tu as sur la tête et à quoi cela sert-il?” – Le loup montre ses cornes.
– “Voici les conseils pour la fourche de Gazza, au cas où il en aurait besoin.”
– “Et qu'est-ce qui pend entre tes jambes?” Le loup montre ses mamelles.
– “Et voilà une mamelle douce et pleine de lait pour mon bébé chèvre.”
Le loup saisit la chèvre et la mangea. Puis il alla plus loin sur la route, s'y étendit et observa, regardant autour de lui.
La chèvre à deux ventres a rempli ses deux ventres, elle est rassasiée et s’est tournè vers la chèvre à trois ventres:
– “Rentrons à la maison!”
– “Attends un peu”, – a répondu à celle. “Mon ventre est encore vide.”
– “Je ne t'attendrai pas”, – a répondu la chèvre à deux ventres. “Je rentre à la maison.”
Elle suivit la route et rencontra un loup qui gardait l'endroit.
– “À qui appartient cette chèvre?” – a demandé le loup.
– “Je suis la chèvre de Gazza”, – a-t-elle répondu.
– “Qu'est-ce que tu as sur la tête?”
– “Les conseils de Gazza sur la fourche.”
– “Et qu'est-ce qui pend entre tes jambes?”
– “Et voilà une mamelle douce et pleine de lait pour mon bébé chèvre.”
– “Je dois la manger aussi!” – se réjouit le loup. Il sauta sur la chèvre, l'attrapa et la mangea.
Entre-temps, la chèvre à trois ventres en a eu assez et a dit à la chèvre à quatre ventres:
– “Rentrons à la maison!”
– “Attends un peu”, – a répondu la chèvre à trois ventres. “Mon ventre n'est pas encore tout à fait plein.”
– “Alors, rests en bonne santé”, – a dit la chèvre à trois ventres. “Et moi, je pars.”
Elle s'en alla tranquillement le long de la route. Le loup, déjà rassasié, resta couché et écouta afin d'apercevoir toute autre personne qui se présenterait. Il leva la tête et vit une chèvre qui marchait sur la route.
– “Il y a une autre chèvre”, – s'est dit le loup. “Aujourd'hui a été une bonne journée avec l'aide de Dieu.”
La chèvre à trois ventres s'approcha, et le loup lui demanda:
– “À qui appartient cette chèvre?”
– “Je suis la chèvre de Gazza”, – a-t-elle répondu.
– “Et qu'est-ce que tu as sur la tête?” – lui a-t-il demandé.
– “Et voici les conseils pour les fourches de Gazza,” elle a répondu comme les autres chèvres.
– “Et qu'est-ce qui pend entre tes jambes?”
– “Et ça, c'est pour ma petite chèvre aux mamelles douces et pleines de lait.”
Le loup saisit la chèvre, la souleva et se dit:
– “J'ai de la chance aujourd'hui! Et cette chèvre a bon goût.”
Les trois chèvres ont fait gonfler le loup. Il se mit alors à se rouler par terre et se sentit mieux.
Entre-temps, la chèvre à quatre ventres en a assez et s’est tournè vers la chèvre à cinq ventres:
– “Rentrons à la maison, chèvre à cinq ventres, nos amis se reposent probablement à la maison.”
La chèvre à cinq ventres a répondu:
– “Mon seul ventre n'est pas encore plein, attends-moi, et nous rentrerons ensemble à la maison.”
– “Non, je pars”, – a répondu la chèvre à quatre ventres.
Elle descendit le chemin, et le loup bien nourri dormait là. Lorsqu'il entendit les pas, il se réveilla, leva la tête, vit la chèvre et se réjouit.
– “Dieu m'a redonné une chèvre”, – s'est-il dit. “Elle est venue à moi toute seule!”
– “À qui appartient cette chèvre?” – a demandé le loup.
– “Je suis la chèvre de Gazza.”
– “Qu'est-ce que tu as sur la tête?”
– “Ce sont les pointes de fourche de Gazza.”
– “Qu'est-ce qui pend entre tes jambes?” – lui a-t-il demandé.
– “Et ça, c'est pour ma petite chèvre aux mamelles douces et pleines de lait.”
Le loup s’est jettè sur la chèvre, l'attrapè et l’a mangè. Pendant ce temps, la chèvre à cinq ventres en avait assez et s’est tournè vers la chèvre à six ventres:
– “Rentrons à la maison! Il est temps pour nous de rentrer!”
– “Attends-moi un peu, mon ventre n'est pas encore tout à fait plein”, – a demandé l'homme aux six ventres.
– “Non”, – a répondu celui à six ventres. “Je pars, je ne t'attendrai pas.”
Elle rentra chez elle par le chemin familier. Et le loup bien nourri attend déjà de voir si quelqu'un d'autre arrive, et pense:
“S'il n'y a personne d'autre, je partirai d'ici.”
Le loup voit arriver une chèvre à cinq ventres.
– “Dieu en a donné un autre”, – s'est dit le loup. “J'attendrai aussi cette chèvre. Je suis nourri, mais comment refuser de la manger? Je préfère avoir mal à l'estomac que de laisser vivre cette chèvre!”
– “À qui appartient cette chèvre?” – a demandé le loup, lorsque la chèvre à cinq ventres s'est approchée de lui.
– “Je suis la chèvre de Gazza.”
– “Et quel genre d'homme est Gazza?”
– “Gazza est un homme modeste, un travailleur acharné”, – a répondu la chèvre.
Le loup avait peur que Gazza sorte du village et le tue. Il regarda autour de lui et demanda à la chèvre:
– “Qu'est-ce que tu as sur la tête?”
– “Ce sont les pointes de fourche de Gazza.”
– “Et qu'est-ce qui pend entre tes jambes?”
– “Il s'agit de pierres rondes utilisées pour tuer les loups.”
– “Je vais te montrer maintenant comment tuer les loups!” – a dit le loup. Il sauta sur une chèvre à cinq ventres et la mangea.
La chèvre à six ventres a estimè qu'elle en avait assez et s'est adresseè à la chèvre à sept ventres:
– “Il fait nuit, il est temps pour nous de rentrer à la maison. Si je pars, tu seras seule ici.”
– “Attends un peu!” – demanda la chèvre à sept ventres. “Maintenant, je vais remplir mon septième ventre et nous irons ensemble.”
La chèvre à six ventres a répondu:
– “Je marcherai lentement, tu me rattraperas en chemin.”
Elle marcha lentement le long de la route, et la chèvre à sept ventres se laissa entraîner et resta dans le pâturage.
La chèvre à six ventres atteignit le loup. Le loup vit cette chèvre et réfléchit:
– “Je le remonterai, bien sûr, mais j'en ai assez. Je n'en ai plus assez”, – s'est-il dit. “Je mangerai un peu et je laisserai le reste pour demain.”
La nuit tombait déjà. Le loup tua la chèvre, mangea ce qu'il put et mit le reste pour le lendemain. Il s'étendit sur la route et pensa ainsi:
– “Avec une telle satiété, il me sera difficile de rentrer chez moi, je me reposerai ici, puis j'irai.”
Entre-temps, une chèvre à sept ventres est apparue sur la route.
– “Une autre chèvre”, – a dit le loup. “Et comment dois-je m'y prendre? Eh bien, je la soutiendrai, sinon elle s'enfuira, et demain matin, je la mangerai avec le reste de la chèvre.”
La chèvre à sept ventres est venue au loup.
– “À qui appartient cette chèvre?” a-t-il demandé.
– “Je suis la chèvre de Gazza.”
– “Et quel genre d'homme est Gazza?”
– “Gazza est un chasseur qui bat les loups.”
– “Et qu'est-ce que tu as sur la tête?” – a demandé le loup.
– “Et voici les bâtons de fer utilisés pour tuer les loups.”
– “Qu'est-ce qui pend entre tes jambes?” – a demandé le loup.
– “Il s'agit de pierres rondes utilisées pour tuer les loups”, – a répondu la chèvre.
– “Ah”, s'est dit le loup. “Les choses ne vont pas bien!”
Il décida de s'enfuir, laissa la chèvre en vie, se rendit de force au bord de la route et, accablé de satiété, s'y étendit. La chèvre à sept ventres vit les restes sur la route et dit:
– “Ah, c'est ce que le loup a fait! Il a mangé tous mes amis! Ce n'est qu'au crépuscule que la chèvre à sept ventres est arrivée à la maison.”
Gazza lui a demandé:
– “Pourquoi es-tu rentré si tard? Où sont tes amis?”
La chèvre lui a répondu:
– “Mes amis ont été déchirés et dévorés par un loup, je suis le seul à en avoir réchappé.”
– “Dis-moi, où, sur quelle route tout cela s'est-il passé?”, – a demandé Gazza.
La chèvre lui dit où se trouve le loup.
Gazza prit son fusil et se dépêcha de partir.
Mais le loup est resté couché, incapable de se relever, regardant d'en bas, observant. Gazza ne peut pas encore le voir car le loup est étendu sur le bord de la route.
Arrivé à l'endroit indiqué par la chèvre, Gazza a regardè autour de lui. Il était sûr que le loup était quelque part près de lui.
Quand il vit Gazza s'approcher de lui, le loup essaya de courir, mais il ne pouvait pas courir vite, accablé par l'épuisement. Pendant ce temps, Gazza le remarqua et commença à le rattraper. Difficile de rattraper un loup rassasié! Gazza le rattrapa rapidement, lui tira dessus avec son fusil et le tua.
Gazza est rentré chez lui. Il se retrouva avec une chèvre à sept ventres et d'autres chèvres sauvées. Il commença à vivre heureux jusqu'à aujourd'hui.
Un cerf, un ours et deux hérissons
Il était une fois deux hérissons. Ils vivaient dans la forêt, dans un arbre creux.
Un jour, un bûcheron alla dans la forêt et coupa l'arbre creux. Il le ramena à la maison et le coupa en gros morceaux pour qu'il soit plus facile à chauffer. La femme du bûcheron prit quelques bûches et chauffa le poêle. Elle voulait préparer un repas pour son mari affamé.
Les hérissons sentirent la chaleur et prièrent Dieu:
– “Ô Dieu, sauve-nous, et nous te rendrons grâce avec des ahsarfambalams provenant des poumons du cerf et du miel sur la poitrine de l'ours!”
Les hérissons dégagent une odeur nauséabonde.
– “Qu'est-ce que c'est que ce bois!” – a dit la maîtresse en jetant le bois hors du poêle.
Les hérissons avaient peur de s'enfuir pendant la journée, alors ils se cachaient, et la nuit ils sortaient du village. Le matin, ils étaient déjà dans la steppe et ils décidèrent que l'un d'entre eux s'installerait sur un monticule, et le second sur un autre, éloigné du premier.
C'est ce qu'ils ont fait. Chacun se tapit sur son propre monticule. Pendant ce temps, un cerf s'approcha du premier hérisson. Le hérisson lui parla et lui proposa un pari:
– “Faisons la course les uns contre les autres”, – il a dit. “À cette condition: celui d'entre nous qui atteindra le premier le prochain monticule pourra abattre et manger celui qui aura pris du retard.”
Et il montra au cerf le monticule sur lequel était assis le deuxième hérisson.
Le cerf se dit alors: “Comment ce hérisson peut-il me dépasser?” Il accepta.
Ils se mirent en rang et dirent: “Courons!” et ils se mirent à courir. Le cerf s'élança de toutes ses forces et le hérisson se cacha dans la haie.
Lorsque le cerf atteignit le monticule, le hérisson lui dit:
– “Où as-tu disparu? Je t'attends déjà!”
Le cerf était très surpris:
– “Reprenons la course!” a demandé le hérisson.
– “Très bien”, – a dit le hérisson. “Retournons au monticule en courant!”
Le cerf se mit à courir, et le deuxième hérisson se glissa lui aussi dans le buisson et se cacha. Le cerf courut aussi vite qu'il le put, mais lorsqu'il atteignit le monticule, il fut surpris d'y voir le hérisson.
– “Pourquoi es-tu si en retard?” – le hérisson lui a dit. “Je suis ici depuis longtemps!”
Le cerf perdit le pari et les hérissons le massacrèrent. Ils cachèrent la carcasse du cerf et allèrent dans la forêt pour chercher du miel. Ils trouvèrent du miel dans un arbre creux et haut, sortirent le nid d'abeille et s'assirent dans l'arbre.
Pendant ce temps, un ours passait par là. Lorsqu'il vit les hérissons, ils avaient déjà mangé le miel.
– “Donne-moi aussi du miel!” – a demandé l'ours.
Ils lui ont répondu:
– “Fais-le toi-même!”
– “Montre-moi où est le miel!” – leur a dit l'ours.
– “Là, tu vois, dans l'arbre, les abeilles volent là.” L'ours grimpa dans l'arbre, prit du nid d'abeilles et demanda aux hérissons:
– “Comment les faire descendre?”
– “Allonge-toi sur le dos et place le nid d'abeilles sur ta poitrine, de manière à pouvoir le ramener au sol.”
L'ours suivit le conseil des hérissons. Il se coucha sur le dos, s'envola du haut de l'arbre et s'écrasa mortellement.
Les hérissons ont abattu l'ours; ils ont aussi apporté la carcasse d'un cerf. Ils firent des ahsarfambals avec les poumons du cerf, empilèrent le miel sur la poitrine de l'ours et prièrent le Dieu:
– “Ô Dieu, nous te remercions! Tu nous as sauvés et nous t'avons donné notre parole: nous te remercions avec du miel sur la poitrine de l'ours et des ahsarfambals faits de poumons du cerf!”
Fils de la veuve
Il était une fois une sorcière et Verahan la belle, la fille d'un aldar, un reclus de la tour. C'était une fille exceptionnellement mince. La rumeur se répandit dans le monde entier. L'aldar ne la donna à personne, bien que de nombreuses personnes aient essayé de l'épouser. Il la garda dans une tour, et cette tour était telle que personne ne pouvait en trouver les portes sans en détruire le sommet.
Un jour, l'aldar annonça:
– “Je ne marierai ma fille qu'à l'homme qui peut détruire sa tour.”
Et la tour était exceptionnellement haute. L'aldar a donné un délai de deux jours:
– “Celui qui parviendra à détruire la tour deviendra mon gendre”, – il a dit. “Que chacun tente sa chance!”
Les prétendants commencèrent à affluer de toutes parts. Il y avait des prétendants du peuple Nart. Le fils de la sorcière se présenta également. Tous voulaient détruire la tour de la fille de l'aldar, mais aucun des prétendants ne trouvait le moyen de le faire.
Le fils de la sorcière commença à faire le tour des gens, espérant trouver un homme bon parmi eux. Il entra dans une petite maison et trouva une veuve avec un garçon couché dans un berceau devant elle.
– “Tu n'as personne d'autre?” – a demandé le fils de la sorcière.
– “Il n'y a personne d'autre que cet enfant et moi-même”, – la veuve lui répondit.
L'enfant au berceau déchira ses bandages et se tourna vers le fils de la sorcière:
– “Je suis prêt à répondre à tes souhaits!”
(Et ce garçon a été indiqué à son fils par sa mère, la sorcière: “Il y a un jeune homme qui est né là-bas, vérifie-le!”). Le fils de la sorcière se réjouit et dit au garçon:
– “Que Dieu te donne des années de vie! Tu es celui dont j'ai besoin, tu me seras utile.”
Le garçon s'habilla et dit:
– “Je sors de la maison!”
Le fils de la sorcière l'emmena, et ils se présentèrent devant le peuple assemblé. En chemin, le fils de la sorcière fit un marché avec le garçon:
– “Nous allons procéder de la manière suivante: Je te chargerai d'un canon et je te tirerai au sommet de la tour. Tu pourras peut-être la détruire. Il n'y a pas d'autre moyen.”
– “Très bien!” – a dit le garçon. “C'est une bonne idée! Je suis d'accord; si j'arrive au sommet de la tour et que je m'y accroche, je la détruirai à coups de talons; mais si je tombe – tout est possible – alors tu seras sagace et tu ne me laisseras pas toucher le sol, ou ce sera ma mort.”
Il a également ajouté:
– “Quand tu me porteras, ne me mets pas à terre avant de m'avoir fait traverser les sept rivières.”
Ils chargèrent un canon avec le garçon et le tirèrent au sommet de la tour. Le garçon y arriva, commença à frapper du talon d'un côté ou de l'autre et détruisit ainsi la tour. Le fils de la sorcière le surveillait d'en bas et veillait à ce qu'il ne tombe pas de là. La tour se mit alors à trembler et le garçon en tomba. Le fils de la sorcière leva son ourlet, attrapa le garçon et commença à le porter à travers les rivières. Lorsque le fils de la sorcière lui fit traverser la deuxième rivière, Sirdon, le méchant homme, apprit que si le garçon était mis à terre, il mourrait et que la fille n'irait pas chez le fils de la sorcière.
Sirdon décida donc de le tromper. Pour que le fils de la sorcière ne le reconnaisse pas, Sirdon changea de vêtements et prit une autre apparence.
Le fils de la sorcière avait déjà porté le garçon sur la deuxième rivière et sur la troisième. Sirdon le devança et lui dit:
– “Brave homme, où l'emmenes-tu sinon? Il est déjà mort, et la tour a déjà été détruite, et la fille passe par toi dans les mains de quelqu'un d'autre.”
Mais le fils de la sorcière ne le crut pas et emporta le garçon plus loin. Il lui fit traverser une autre rivière, la quatrième. Il continua son chemin, portant le garçon qui était tombé de la tour.
Pendant ce temps, Sirdon reprenait une autre apparence et devançait à nouveau le fils de la sorcière:
– “Laisse tomber l'homme mort!” – il lui a dit. “La fille te manquera!”
Le fils de la sorcière avait des doutes: c'était peut-être vrai. Mais il ne quitta pas l'enfant.
Lorsque le fils de la sorcière porta l'enfant sur la sixième rivière, Sirdon, qui avait changé d'apparence, le rattrapa à nouveau et lui dit:
– “Quel fou tu es, mon brave! Tu continus à porter un homme mort! La fille ira évidemment chez l'un des Nart, et tu n'auras plus rien!”
Cette fois, le fils de la sorcière crut Sirdon et s’est dit:
– “En effet, si on en arrive là, où vais-je porter ce mort? Et je perds aussi une fille!”
Il posa le mort à terre et se retourna vers la tour.
C'est alors que le fils de la sorcière devina:
– “C'est la faute de Sirdon!” Et j'ai ruiné le garçon et je n'ai rien accompli!”
Il revint, se tint devant le mort et pensa: “Que dois-je faire d'autre? L'emmener chez sa mère? Mais que dois-je lui dire?”
Soudain, il s'est souvenu:
– “Nous avons un fouet en feutre, laisse-moi l'essayer! Il est revenu et a raconté à sa mère ce qui s'était passé.”
– “Je suis revenue pour le fouet en feutre”, – a-t-il dit à sa mère. “Sera-t-elle capable d'aider le garçon ou non?”
Sa mère lui dit:
– “Il faut l'essayer, l'emporter avec soi!”
Le fils de la sorcière prit le fouet de feutre avec lui et retourna en hâte à l'endroit où il avait laissé le mort. Arrivé là, il frappa le mort plusieurs fois avec le fouet de feutre et dit:
– “Que Dieu fasse de toi ce que tu étais avant!”
Le garçon s'est levé et a dit:
– “Ouf, ouf, combien de temps j'ai dormi!”
Le fils de la sorcière lui raconta ce qui lui était arrivé. Le garçon dit au fils de la sorcière:
– “Si c'est le cas, fais-moi traverser deux autres rivières, sinon mon cas sera mauvais.”
Le fils de la sorcière a pris le garçon et lui a fait traverser deux autres rivières.
Pendant ce temps, Sirdon raconte aux Narts:
– “Je l'ai obligé à mettre le garçon par terre, et maintenant, s'il plaît à Dieu, la fille sera à nous.”
Les Narts se sont réjouis et ont été contents.
Le fils de la sorcière apparut alors avec le garçon et demanda aux Narts:
– “Qu'est-ce qui vous rend heureux, Narts? Qu'est-ce qui vous rend heureux?”
– “Qu'est-ce qui nous rend heureux? – a répondu les Narts. “Maintenant, nous aurons Verahan!”
– “Bon, d'accord”, – a dit le fils de la sorcière. “Voyons qui est le plus courageux d'entre nous.”
Le soir venu, l'aldar informa à nouveau le peuple:
– “Si quelqu'un veut encore tenter sa chance, qu'il vienne demain et après-demain.”
Le fils de la sorcière emmena le garçon non pas à l'endroit où il était né, mais chez lui. Il dit à sa mère de ne pas s'inquiéter, que son fils dormirait chez lui ce soir. Il laissa de la nourriture à la veuve et rentra chez lui.
Après avoir nourri l'enfant, il commença à le réprimander:
– “Nous devons réfléchir à ce que nous devons faire demain. Nous te chargerons à nouveau dans le canon et nous te tirerons dessus de manière à ce que tu atteignies le sommet de la tour.”
Le deuxième jour, lorsque les gens furent de nouveau réunis à la tour, le fils de la sorcière y amena l'enfant et lui dit:
– “Ne ménage pas tes forces! Si nous ne réussissons pas cette fois-ci, ce sera encore plus difficile.”
– “Ne doute pas de moi”, – a-t-il répondu. “Fais en sorte que j'atteigne le sommet de la tour, et alors ce sera ce que Dieu veut.”
Les gens rassemblés en grand nombre regardaient le fils de la sorcière et le garçon; les Narts craignaient que la fille ne tombe entre leurs mains.
Le fils de la sorcière chargea un canon avec le garçon et tira. Le garçon se retrouva sur la tour et commença à la lancer dans toutes les directions. Les gens s'émerveillèrent de lui, et l'aldar lui-même s'émerveilla.
Il détruisit la tour comme il le fallait, comme cela avait été convenu. L'aldar se leva, prit sa fille par la main, la conduisit dehors et dit:
– “Aujourd'hui, je reconnais mon gendre.” Le fils de la sorcière dit:
– “On ne peut pas la donner comme un garçon; après tout, c'est grâce à moi que tout a été fait!”
– “Je ne reconnais personne d'autre que ce garçon!” – a répondu l'aldar. “Mon gendre est celui qui a détruit la tour! Rassemblez-vous un tel jour pour que je puisse rencontrer mon gendre!”
Le jour fixé arriva. L'aldar prépara de nombreux kosarts, dressa les tables et les gens s'assirent pour festoyer. Le fils de la sorcière s'assit également à la table, mais il n'avait pas amené le garçon avec lui.
L'aldar tendit un verre à sa fille et lui dit:
– “Ma fille connaît elle-même son âme sœur. Celui à qui elle tendra le verre sera son mari.”
La fille de l'aldar sortit avec le verre, fit le tour, regarda tout le monde, mais ne tendit le verre à personne, fit demi-tour et rentra tristement dans sa chambre. Elle n'a pas prêté attention au fils de la sorcière, qui était assis à la table, elle ne l'a même pas regardé.