Книга Tess, Le Réveil - читать онлайн бесплатно, автор Andres Mann. Cтраница 4
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Tess, Le Réveil
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Tess, Le Réveil

« Qu'allez-vous faire ? » Elle n’eut pas de réponse. En quelques minutes, quatre gardes entrèrent, poussant le Sergent Archie Powell devant eux. Il avait les mains attachées derrière lui. Il résistait, frappant les gardes de ses coudes, des pieds et même de sa tête. Ils le menèrent jusque sous une corde qui pendait à un crochet au plafond et l'y attachèrent, les bras dans le dos. Puis ils actionnèrent une poulie pour l'élever au-dessus du sol. Archie poussa un juron et cracha sur le plus proche des gardes. Deux d'entre eux le frappèrent de coups de crosse et il perdit connaissance. Horrifiée, Tess s'élança vers le sergent mais le général l'arrêta en la saisissant par les épaules. Il avait une prise d'acier, elle en ressentit de la douleur.

« Qui est votre homme, Tess ? »

Tess tenta de se libérer, mais le général l'enserra encore plus fort. Il la tenait maintenant tout contre lui et semblait apprécier. 'Superbe femme', pensa Amir, 'douce à l'extérieur et ferme au-dedans. Je saurais m'en contenter.'

Tess cria : « C'est un soldat, un sergent, respectez-le comme tel. » Les hommes se mit à rire.

« Un sergent, dites-vous ? » Amir remarqua, la tenant toujours devant lui, « Êtes-vous sûre ? Tous les soldats américains sont-ils si lourds ? » Les vêtements d’Archie étaient en lambeaux et son corps portait les marques d’un passage à tabac.

« S’il vous plaît, libérez-le, » plaida-t-elle. « Il ne représente aucune menace ! »

Amir accrut sa douloureuse prise sur les bras et les épaules de Tess. « Pourquoi tant d'inquiétude pour lui ; est-il votre amant ? » Tess essaya de se libérer, sans succès.

« Non, il n'est pas mon amant! C'est un soldat. Libérez-le ! »

Mécontent, Amir la lâcha et fit un signe de tête à l'un des gardes. L'un d'eux s'empara d'un seau d'eau et arrosa Archie de son contenu, le ramenant à lui. Deux d'entre eux tirèrent violemment sur la poulie et soulevèrent le sergent du sol. Il hurla. Tess sentit son cœur bondir.

« Amir, » l'appelant par son prénom pour la première fois, « je vous en supplie, s'il vous plaît ne faites pas ça. Pour votre bien, ne vous mettez pas en danger lorsque les Américains vous trouveront. Ne devenez pas un criminel de guerre ! »

Amir sourit. « Est-ce de l'inquiétude pour moi que j'entends, ma belle ? Peut-être m'aimez-vous un peu ? » Un autre hochement de tête ; un autre tir de corde.

« Je vous emmerde ! » Le hurlement d'Archie perça Tess jusqu'au fond de son âme. Elle se retint de tuer le général.

« Amir, s'il vous plaît, je vous le redemande : arrêtez ! Je ferai ce que vous voulez ! »

Le sergent l'entendit et se mit à gesticuler dans une tentative de se libérer, en vain. « Commandant, ne faites pas ça. Dites-lui d'aller se faire voir ! Je n'ai même pas mal ! »

Un autre hochement de tête du général. L'un des gardes s'approcha du prisonnier avec une perceuse électrique. Il démarra l'engin, attrapa Archie par les cheveux pour lui soulever la tête. Il lui montra la perceuse et dit avec un rictus "Made in USA."

Amir s'empara à nouveau de Tess, humant son parfum. « Par où allons-nous commencer, ma belle ? Un petit trou dans la cuisse ? Ou peut-être dans l’œil ? »

Archie tenta un coup de pied vers ses bourreaux mais échoua. « Commandant, ignorez-les ! Quand ils en auront fini avec moi, ils vous tueront ! »

Amir, tenant toujours Tess, approcha son visage de sa joue. Elle ne pouvait en supporter plus. « Général, arrêtez ça. Je me donnerai à vous si vous le laissez partir. »

Amir huma une fois encore le parfum parfum de ses cheveux, puis leva la main, arrêtant son gorille d'infliger plus de douleur au sergent. Il lui parla à l’oreille. « Êtes-vous sûre ma beauté ? Vous viendrez à moi de votre plein gré ? »

« Oui, je le ferai ! , répondit-elle avec colère.

— Sûre ? De vous même ? Me supplierez-vous de vous prendre ? »

Tess était désespérée. « Je vous supplierai de me prendre, » marmonna-t-elle à travers ses larmes.

Le général fit un autre geste en direction ses hommes. « Détachez-le, prenez soin de lui ! Remettez-le avec les autres ! Et maintenant, allez, allez ! » Les hommes se dépêchèrent, tirant Archie Powell derrière eux ; son visage était l'image même du désespoir.

Amir lâcha Tess, retourna à la table, versa du vin dans le verre de Tess et le lui apporta. Elle s'effondra sur une chaise, prit le verre et le vida d'un trait. Elle se sentait vaincue, perdue. Amir s'assit à son tour et alluma un cigare. Il garda le silence jusqu'à ce que Tess se reprenne. Il souffla un cercle de fumée dans l'air.

« Et maintenant, ma chère, assez de désagréments. Célébrons notre union. Vous vous y habituerez vite et vous allez même l'apprécier. Maintenant, si vous le voulez bien, allez dans vos appartements et préparez-vous à m'accueillir. » D'un rapide geste de la main, le général sonna une petite cloche. Kejal apparut presque aussitôt. « Madame a besoin de se rafraîchir et de se changer ; faites le nécessaire, » commanda-t-il. La femme prit Tess par la main, l'aida à quitter sa chaise et l'entoura doucement de ses bras pour la guider hors de la pièce. Tess se sentait comme une ombre impuissante.

Une fois dans la chambre à coucher, la femme demanda à Tess de s'asseoir sur le canapé. Elle revint avec un gant de toilette chaud et lava ses larmes. « Vous devez le faire. Vous devez survivre à cette nuit. Je reviendrai plus tard pour vous aider. » Kejal entendit le général approcher et disparut silencieusement.

Amir apparut, vêtu d'un magnifique peignoir, puis prit un fauteuil moelleux et croisa les jambes. « Morgan. » Il fit une pause. « Un nom masculin qui ne vous va pas du tout. Nous devons vous trouver un nom qui vous convienne mieux. » Une autre pause ; « Maintenant, si vous le voulez bien, j'apprécierais que vous vous dévoiliez à moi. Déshabillez-vous lentement. »

Tess avait envie de vomir. Amir la regarda, attendant patiemment qu'elle lui obéisse. C'est ici que prend fin la mascarade, Tess se dit à elle-même. Je dois agir intelligemment. Il y a plus que moi en cause. Je dois agir avec raison.

Elle se leva et retira lentement la légère robe, la laissant tomber au sol. Elle resta debout en soutien-gorge, culotte et talons hauts. Amir sourit, appréciant manifestement le spectacle. Une sculpturale jeune femme magnifiquement bâtie ; un abdomen ferme et des jambes dignes de Hollywood. Des lèvres exquises et de superbes yeux verts encadrés de cheveux blonds. Allah est en effet bien grand d’accorder une telle beauté à son humble serviteur.

« Et maintenant, retirez le reste », ordonna-t-il. Lentement, délibérément, Tess retira son soutien-gorge et le laissa également tomber sur le sol. La vue de ses seins et de ses mamelons parfaits étaient plus qu'Amir ne pouvait supporter. Il se leva et les enveloppa doucement de ses mains, frémissant au toucher de la douceur ineffable de cette peau. Il se mit à trembler, son érection devenant maintenant visible. Il prévoyait de la prendre lentement, sans précipitation, et d'affirmer sa domination en l'emportant vers l'extase contre son gré. Il voulait l'amener à ce qu'elle le supplie de lui donner le plaisir que sa masculinité pouvait pourvoir, mais commença à perdre contrôle. Il devait la prendre. Là ! Tess semblait sensible à l'érotisme du moment et ses lèvres s'ouvrirent comme en signe de réceptivité. Amir recula d'un pas pour enlever son peignoir.

Dans un éclair, Tess fléchit son corps dans ce qui semblait être une pirouette de danse, ramena sa jambe droite jusqu'à son épaule et, d'un mouvement rapide, planta la pointe du talon de sa chaussure dans la tempe d'Amir. Il s'effondra au sol, ne sachant pas ce qui l'avait frappé. Tess, s’attendant à une contre-attaque, recula et adopta une posture de défense. Elle attendit quelques secondes, mais il n'y eut pas de mouvement. Elle s'approcha prudemment du corps inerte sur le tapis. Le général était en vie mais inconscient.

7 - Évasion et Tragédie

Kejal fit irruption, comme par enchantement. 'Apparemment, toute forme d'intimité était bannie dans cet endroit', pensa Tess bien qu'elle fût heureuse de la voir. Alors que Tess tentait de retrouver un pouls normal, Kejal commença à déballer un sac. Sur le lit, elle étala un tchador, le traditionnel vêtement qui recouvrait les femmes musulmanes de la tête aux pieds. Elle sortit également une paire de chaussures robustes.

« Dépêchez-vous, enfilez ça », exhorta-t-elle. « Nous devons partir immédiatement ! » Tess n'avait pas besoin de plus d'encouragement. Elle remit sa robe de soirée et enfila le tchador par dessus sa tête.

« Allons-nous simplement franchir la porte ? » demanda-t-elle, incrédule. Kejal s'assura que Tess était entièrement camouflée sous le vêtement.

« Il fait presque nuit. C'est bientôt l'heure de manger pour les gardes. Il n'y en aura qu'un posté dehors. Il faudra qu'on passe devant lui. Il vous prendra pour la cuisinière, c'est le moment où elle quitte pour rentrer chez elle. C'est toujours moi qui la ramène au portail quand elle termine son service. »

'C'est risqué, mais ça peut marcher', pensa Tess.

Kejal poursuivit ses instructions. « S'il suspecte quoi que ce soit, vous devrez le neutraliser. »

« Oh, je pense que j'ai de quoi le neutraliser », dit Tess, remerciant en silence ses années de leçons d'arts martiaux.

Kejal tendit un grand couteau de cuisine. « En sortant d'ici, nous irons vers la gauche ; le couloir devrait être désert et au bout, il y a une porte qui donne sur l'extérieur. Comme à leur habitude, ils pensent tous qu'une simple femme ne constitue pas une menace, même si elle est un officier américain, et il n'y aura pas de gardes supplémentaires à l'extérieur. De plus, ils ne veulent pas que les gens alentour croient qu'il se passe quelque chose dans ce bâtiment. » Tess n'avait aucune envie de savoir de quelle 'chose' il pouvait s'agir.

« Vous venez avec moi ? Ensemble, nous pouvons revenir aux lignes américaines. Je vous aiderai...

— C'est gentil, Commandant, merci.

— S'il vous plaît, appelez-moi Tess.

— Tess, prononça-t-elle comme on le ferait du nom d'un saint. Oui, je viens avec vous. Le général me tuerait s'il découvrait que je vous ai aidée. Je n'ai pas peur de mourir, je veux juste retrouver ma fille avant qu'il n'ordonne de l'abattre.

— Si on se sort d'ici, nous essaierons de la retrouver ensemble, répliqua Tess.

— Je vous en serais reconnaissante, répondit la femme. Une fois dehors, faites montre d'humilité et de modestie. N’oubliez pas, un jour nous aurons notre vengeance d'avoir été autant ignorées et sous-estimées sous leur propre nez. Mais pour l’instant, vous devez porter le tchador. Ils ne se douteront pas que c'est vous. Ce vêtement couvre vos cheveux et il fait assez sombre pour qu'ils ne remarquent pas vos yeux clairs, à moins de les directement dans les yeux. »

Elles ajustèrent le vêtement ensemble. Quand elle se regarda dans le miroir, elle n'en crut pas ses yeux. Pas étonnant que les femmes se sentent si opprimées ici. Le tchador ôtait complètement toute forme d'identité.

« Vous êtes prête. » Kejal fit un effort pour arrêter les larmes qui lui échappaient. « Merci à vous. J'avais cru perdre la capacité à pleurer. » Elle ne parvint pas à en dire plus. « Nous devons y aller. J'entends les gardes aller manger. »

Tess fit trois pas et saisit Kejal par les mains. « Merci, mon amie. Nous retrouverons votre fille et le monde entendra votre peine et saura votre héroïsme. »

Tess devait neutraliser le garde à l'extérieur. Impatiente d'entrer en action, le temps lui sembla long. Puis Kejal se mit à gémir à voix haute.

Le garde entra. Tess ne put comprendre ce qu'il dit mais elle était prête à parier que c'était ordurier. Il leva le bras pour frapper la femme impudente lorsque brusquement Tess libéra ses mains de son tchador et lui envoya de toutes ses forces un coup de poing à l'estomac. Il s'envola et s'effondra au sol et Tess en profita pour se jeter sur son torse et lui administrer un coup qui broya sa pomme d'Adam. Il sursauta violemment, fixant Tess du regard, apparemment incapable d'admettre d'avoir été vaincu par une femme. Rapidement, il suffoqua.

Tess glissa vers la porte, prenant Kejal par la main et surveillant soigneusement les deux côtés du couloir tout en le traversant. Environ à mi-chemin, elle aperçut la sortie dont Kejal avait parlé mais elle pouvait aussi entendre des voix. Elle se tourna vers la source du bruit mais une main sortie d'une encoignure se referma sur sa bouche. « Chut, pas un mot. » Les mots étaient en anglais mais Tess craignit de s'être fait prendre — encore une fois.

L'homme l'attira dans une pièce et la retourna pour lui faire face. Un coup d’œil à ces yeux et il sut. Un coup d’œil à son visage et Tess sut aussi. « Que diable faites-vous ici Vickers ? Je vous croyais occupé à vos bricoles de la CIA ! » Au son de la voix de Tess, Jake sut qu'elle allait bien.

« Apparemment, je suis occupé à faire ce que vous faites : décamper d'ici. J'ai atterri non loin d'ici. J'ai surpris les gardes irakiens et les ai envoyés voir Allah. Mais au fait, comment êtes-vous sortie ? Et qui est-elle ? » s'enquit-il, pointant vers la femme qui suivait Tess.

« Elle est OK », dit Tess. « Elle m'a aidée à m'échapper !

— Ça me va, répondit Jake. Allons sortir les gars. Vous restez ici, je m'en charge.

— En bon misogyne, commenta Tess.

— Soyez réaliste : vous aurez besoin de toute l'aide qu'on pourra trouver !

— Et vous, n'oubliez pas qui commande !

Jake sourit, « Comment comptez-vous commander avec une tente sur la tête ? Enlevez-la ! »

Tess était sur le point de le faire quand elle réalisa que ce qu'elle portait dessous était loin de ressembler à une tenue de combat. « Plus tard ! » répondit-elle, agacée. « Allons sortir les gars ! »

Jake ne put s’empêcher de sourire. Il eut un aperçu de sa peau laiteuse sous le tchador. Quand avait-il commencé à penser à Tess de cette façon ? 'Reprends-toi, Vickers, et colle-toi au plan', pensa-t-il.

Comme ils approchèrent subrepticement de la geôle, Jake, Tess et Kejal se cachèrent derrière un gros véhicule. « Tess, je dois vous dire ceci. Dan Gardner n'a pas survécu à ses blessures. »

Tess sentit son monde s'écrouler. « Que voulez-vous dire, il n'a pas survécu ? En êtes-vous sûr ? » Il pouvait entendre le désespoir dans sa voix. L'idée de perdre Dan était insupportable. Il avait été le meilleur ami de Jake pendant bien 20 ans, et un mentor affectueux pour Tess depuis sa sorite de l'Académie.

« Oui Tess, j'en suis sûr. J'ai pu parler aux gars à travers les portes de la prison, c'est eux qui me l'ont dit." Les larmes la menaçaient de nouveau, mais elle savait qu'elle devait garder la tête froide. "Et maintenant, sauf si vous voulez rester au Club de l'Enfer pour le reste de votre mission, vous ferez ce que je vous dis... »

Jake sortit une arme de poing de sa ceinture. « J'ai emprunté ça à l'un des gardes. Il n'en aura plus besoin. Ce n'est pas le standard de l'armée mais je suppose que vous savez comment ça marche », dit-il, comme il poussait l'arme dans ses mains. Elle se sentit presque insultée mais remit la punition à plus tard, lorsqu'ils seraient sortis de là. « Ne l’utilisez qu'en cas de nécessité. Le silence est notre meilleur ami pour le moment. Allons-y. »

Tess et Kejal suivirent Jake à travers la porte sans surveillance de la prison. Les gardes prenaient leur repas et ne faisaient pas attention. Jake fit irruption par la porte, tira sur l'un d'eux avec son pistolet à silencieux et s'apprêtait à donner le même sort aux trois autres lorsque Tess cria « Ne les tuez pas ! » Les deux tenaient leurs armes pointées sur les gardes.

« Vous êtes malade ? » Jake hurla à Tess. « Comment proposez-vous qu'on s'en occupe ? » Tess insista. « Ne les tuez pas. Enfermez-les dans une cellule ; une fois là, ils ne poseront plus de problème. » Exaspéré, Jake exhorta les hommes à déposer leurs armes et à pénétrer dans la cellule. Il referma la porte et la verrouilla dans un fracas délibéré. Il contourna un coin de mur et trouva les hommes de Tess, épuisés mais saufs, et les fit sortir.

Le petit groupe profita de l'obscurité pour quitter le bâtiment et bientôt il se retrouvèrent à bonne distance de l'enceinte. Les hélicoptères abattus étaient encore là. Tess courut vers le poste de pilotage de son appareil endommagé et en vérifia la radio. Elle fonctionnait encore. Immédiatement, elle émit une demande de sauvetage. Puis elle retourna vers ses hommes. « Nous devons rester planqués jusqu'au sauvetage. Ils étaient en attente juste derrière le mur de sable. » Les hommes reprirent courage.

Moins de 20 minutes plus tard, un Black Hawk et deux Cobras apparurent. Dans un nuage de sable, le Black Hawk atterrit tandis que les Cobras stationnaient au-dessus. Jake y poussa les soldats, qui chargèrent les blessés et le corps de Dan Gardner à bord, puis pressa les deux femmes de suivre.

Alors que Kejal montait à bord, des coups de feu retentirent, suivis de plusieurs autres. Des troupes irakiennes s'approchaient d'eux. Les Cobras en stationnaire ouvrirent un feu dévastateur et réduisirent les assaillants à néant. Tess, Jake ainsi que les deux autres hommes encore au sol grimpèrent rapidement dans l'appareil et celui-ci s'envola rapidement. Les prisonniers libérés et l'équipage exultèrent et se tapèrent dans les mains quand Tess laissa échapper un « Oh, nooon ! » Elle tenait Kejal dans ses bras.

La femme avait été touchée et saignait abondamment. L'infirmier qui avait rejoint l'équipage évalua immédiatement la situation. Il examina la blessure de la femme et se tourna vers Tess. « Elle ne survivra pas. »

Tess refusa d'accepter ce diagnostic. « Mais si, elle va survivre. Je ne serais pas là si elle ne m'avait pas aidée ! Vous devez faire quelque chose ! » Le toubib garda la tête baissée. Il resta immobile.

Kejal prit faiblement la main de Tess. « Commandant, s'il vous plaît, retrouvez mon enfant. Ne la laissez pas avec le général. S'il vous plaît ! » Sa main se relâcha, et Kejal mourut.

De désespoir et de frustration, Tess se mit à gémir. « Putain ! C’est pas juste ! Il faut qu'on retourne et qu'on les expédie ad patres ! » Puis elle s'effondra en larmes. Le reste de l'équipage demeura silencieux. Les hélicos atterrirent à la base et ils furent accueillis par plusieurs Humvees et une ambulance.

L'équipage qui avait été abattu devait subir un débriefing et un examen médical. Après avoir retiré sa burqa et apparaissant dans sa robe sexy, Tess présentait un vrai spectacle. Pendant quelques minutes, l'hôpital de campagne cessa de fonctionner tandis que les hommes et certaines femmes essayèrent de détourner leur regard de cette splendide beauté parmi eux et de reprendre une once de contrôle.

Malgré les protestations des médecins, Tess et Jake refusèrent d'être hospitalisés. Ils promirent de revenir le lendemain pour de plus amples examens et pour le débriefing. Le personnel finalement délivra une tenue de combat à Tess. Après avoir vérifié que le Sergent Archie allait bien et que les blessés avaient été pris en charge, la seule chose qu'elle voulait était de sortir de là.

Sur le champ de bataille, les forces de la Coalition s'étaient retirées. Un soldat américain avait été tué dans la bataille, mais les combats avaient coûté aux Irakiens des centaines de troupes. Leurs pertes incluaient un bataillon d'infanterie de la Garde Républicaine, une compagnie de blindés, deux batteries d'artillerie de campagne, et une batterie anti-aérienne.

Après le retrait, les appareils de la Coalition avaient lancé un assaut sur le reste des défenses à Al Hillah. Les avions avaient lâché de nombreuses bombes à fragmentation. Après le bombardement, ils avaient avancé et capturé la ville, rencontrant une résistance éparse. Puis ils avancèrent vers Najaf. Il restait de petites poches de résistance irakienne à Al Hillah, mais la quasi-totalité avait été rapidement anéantie. La Garde Républicaine ne représentait plus aucune menace.

8 - Prélude à l'Amour

Jake réussit à trouver un véhicule qui les emmèneraient à Koweït City. « Où allons-nous ? » Tess demanda.

« Je nous ai réservé des chambres en ville. On a bien besoin d'un bain et de dormir.

— Je croyais que tous les hôtels en ville étaient archi-pleins ?

— J'ai mes contacts. »Jake était un homme de peu de mots et de beaucoup de moyens.

Une fois à l'hôtel, ils attendirent que les chambres soient prêtes. Ils s'assirent à une table et demandèrent des boissons.

« Jake, comment avez-vous su qu'on avait été capturés, et comment avez-vous fait pour faire partie du sauvetage ?

— Je me trouvais là quand les autres pilotes ont signalé que les équipages de deux hélicoptères avaient été capturés. J’ai découvert que vous étiez dans l’un d’eux et je me suis invité pour accompagner les sauveteurs. En trente minutes, nous sommes arrivés à l'extérieur de l'enceinte mais on avait atterri assez loin pour ne pas être remarqué. J'ai insisté pour mener le sauvetage. Les troupes de l'armée savait que j'avais de l'expérience en infiltration de zones ennemies sans me faire détecter. On voulait éviter d'avoir à tirer pour protéger les prisonniers. Trois d'entre nous ont enfilé des vêtements arabes et nous avons réussi à entrer dans l'enceinte en ressemblant à des habitants du coin. »

Tess sourit. « On dirait que j'ai été sauvée de nouveau par un homme étrange.

— Le succès de l'opération ne me revient pas entièrement. Je suis parvenu jusqu'à la prison et j'ai pu parler à Sarge à travers les barreaux de la fenêtre. Il m'a dit que vous aviez été emmenée à l'intérieur ; lui et les gars avaient peur que quelque chose de mauvais vous arrive. Cependant, je savais que vous ne resteriez pas inactive. Je comptais que vous sauriez gérer la situation, et vous l'avez fait. Il aurait été plus difficile de vous sauver si vous ne vous étiez pas libérée de votre propre initiative.

— Tout de même, merci à vous, Jake. Je vous en dois une bonne. »

Ils se sentaient abattus et épuisés. Leurs pensées se tournèrent vers Dan. Jake commença à évoquer ce temps où lui et Dan étaient comme deux doigts de la main, se pliant au régime exigeant, planifiant leur carrière et recevant leurs premières assignations en tant que vrai officiers. Ils restaient en contact et se retrouvaient aussi souvent qu'ils le pouvaient, racontant leurs aventures et se consolant l'un l'autre de leurs amours perdues.

Jake n'avait pas dit à Tess que Dan lui avait parlé d'elle et avait à plusieurs reprises essayé de le faire venir à Fort Rucker pour la rencontrer. Dan ne cessait de lui dire comment ils seraient parfaits l'un pour l'autre. Jake avait même pensé au début que Dan était amoureux de Tess tant il parlait d'elle tout le temps. « Tess est le meilleur copilote que j'aie jamais eu - à part toi évidemment. Tess est le meilleur officier en second qui soit. Tess est mon deuxième meilleur ami et j'aimerais vraiment que mes deux meilleurs amis se rencontrent. Viens à Rucker pour le week-end. Je te le dis, elle est faite pour toi ! »

Mais Jake avait toujours été occupé. Être un opérationnel dans les Renseignements de la CIA n'était pas le genre de travail où l'on pouvait partir en long week-end — ou même juste faire une pause le week-end tout court ! Jake ne laissait jamais les regrets le ronger longtemps, mais cette fois-là, il avait vraiment regretté de ne pas avoir pu se libérer ce week-end là.