Книга Tess, Le Réveil - читать онлайн бесплатно, автор Andres Mann. Cтраница 5
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Tess, Le Réveil
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Tess, Le Réveil

En regardant Tess, Jake comprit combien elle étaient dévastée en apprenant la mort de Dan et il se rendit compte des efforts qu'elle fournissait constamment pour être un bon soldat, un soldat dont Dan aurait été fier. Pourtant, il avait besoin de savoir ; besoin d’être là en quelque sorte, être proche de Dan encore une fois.

La mort de Dan ; le sacrifice de Kejal. Tess ressentait maintenant le contrecoup d'avoir échappé au malveillant général, de l'épreuve qu'avait été le crash et de l'horreur d'avoir vu Archie se faire torturer. Elle était au bout du rouleau et avait besoin de repos — d’une chance de guérir, du temps pour réfléchir. Elle se tourna vers Jake. « J'ai promis à Kejal de retrouver sa fille et de la mettre en sécurité. J'ai bien l'intention de le faire. » Jake la regarda dans les yeux. « Je sais. Je vous aiderai... » Il ne lui dit pas qu'il n'avait aucune idée de la façon dont il s'y prendrait.

Il essuya une larme qui avait réussi à s'échapper de ses yeux. Son toucher envoya comme une secousse à travers le corps de Tess, ainsi que le sien. Liés par leurs regards, il se pencha pour embrasser ses lèvres.

« Monsieur, Madame, vos chambres sont prêtes. » Le garçon d'étage avait interrompu le moment.

« C'est tant mieux, plaisanta Tess, je suis épuisée.

— Moi aussi », répondit Jake.

Ils se levèrent, sentant des courbatures à des endroits qu'il ne soupçonnaient même pas d'exister. Dans l'ascenseur, ils remarquèrent que leurs chambres n'étaient pas aux mêmes étages. Voilà qui leur donnait une raison d'avoir à se quitter. La chambre de Tess était au premier. Elle donna à Jake un baiser léger sur la joue et disparut.

♦♦♦

Une fois installée dans sa chambre, Tess sortit de la salle de bain et enfila un peignoir léger fourni par l'hôtel. Elle se sécha et commença à coiffer ses cheveux. Ça lui prit peu de temps. Elle se remercia d'avoir pris la pratique décision de garder ses cheveux courts. Elle ne pouvait supporter l'idée d'avoir à se faire les cheveux pendant toute une heure. Elle se sentait totalement épuisée, de corps et d'esprit, non seulement par la récente épreuve, mais aussi par la mort prématurée de Dan, et son impuissance de l'avoir empêchée. Elle se sentait immensément seule.

On frappa un coup à la porte, elle regarda par le judas et vit Jake. Elle ouvrit la porte. Jake se tenait sur le seuil, vêtu d'un T-shirt propre et d'un pantalon. Il avait aussi l’air triste et épuisé. Il ne dit pas un mot.

« Entre », dit-elle.

Jake franchit la porte lentement, comme s'il entrait dans un lieu sacré. Il restait silencieux, fixant Tess, son regard perçant le sien. Elle ressentait sa tristesse et son désarroi.

Le monde s'arrêta. Elle ferma la porte. Jake continuait à la regarder fixement, son envie d'elle palpable et écrasante, espérant de tout ses sens qu'elle ne le refuserait pas. Roger ne l'avait jamais regardée de cette façon. Cela fit fondre toutes ses défenses et Tess sentit dans son corps et dans son âme son propre besoin de contact, de réconfort et de refuge. Elle ne voulait pas non plus le refuser.

Elle alla vers lui, se lova dans ses bras et l’embrassa doucement, ouvrant ses lèvres, signifiant ainsi son acceptation et son abandon. Jake tremblait, s'efforçant de la toucher très doucement, plutôt que de se précipiter à la posséder et à plonger dans la magie de l'oubli dont il avait pourtant désespérément besoin.

Tess s'éloigna, le prit par la main et le fit asseoir sur le lit. Elle ouvrit son peignoir et se tint debout devant lui, fièrement, telle une déesse et dans son attente d'être adorée, elle cachait ainsi sa propre envie. Le cœur de Jake battait à tout rompre. Il ressentit de la crainte et de l'émerveillement pour ce que la force de vie universelle avait créé, la Femme – cette femme — peut-être la seule bonne raison pour lui de continuer à vivre.

Jake retira ses vêtements, révélant un corps gracieux, mince et musclé. Toujours assis, il 'attira doucement à lui, admirant son corps. Il souffla doucement sur ses mamelons, entre ses seins, jusqu'à son centre, entre ses cuisses. Il saisit ses hanches et caressa légèrement son ventre de ses lèvres et de son visage. Il sentit les muscles de son abdomen, s'émerveilla à la pensée que bientôt, elle allait l'accueillir à l'intérieur d'elle.

Il se leva et l'embrassa, debout, savourant le merveilleux sentiment de son doux corps contre le sien. Il frotta doucement ses lèvres contre sa nuque. Il caressa ses oreilles, se frotta doucement contre ses joues et lui embrassa doucement les paupières. Il posa ses lèvres sur ses seins enveloppés d'une peau lumineuse et nacrée, si mince qu'il put deviner le tracé microscopique de ses veines. Son pénis se frotta à sa vulve et il la sentit chaude et humide. Elle commença à trembler.

Tess s'abandonna, s'allongea sur le dos, le souffle court, son corps mourant d'envie d’être touché et exploré. Une fois encore, elle laissa Jake goûter sa chair. Doucement, il embrassa chaque centimètre carré de sa peau veloutée, son cou, ses oreilles, ses seins, son ventre et le creux de son corps où se cachait le plaisir. Il n'en avait jamais assez.

Ils continuèrent de s'embrasser doucement jusqu'à ce que Tess prit les devants. Elle prenait toujours les devants. Elle le retourna sur son dos et commença à faire glisser sa langue sur son imposante érection, léchant la tête luisante et la hampe de son sexe.

Puis elle l'enfourcha, le faisant pénétrer dans sa cavité humide et invitant son sexe durci à progressivement entrer en elle. Elle commença à bouger en rythme, savourant cette invasion douce et profonde au creux de son corps. Elle eut un orgasme soudain.

Jake dévorait des yeux ce corps de femme magnifique qui vibrait de plaisir sur lui, mais il ne voulait pas encore y mettre fin. Il voulait la prendre à sa manière. Il l'installa sur son dos et la laissa guider sa virilité à l'intérieur d'elle. Il entra en elle et commença à imprimer un mouvement régulier, baisant amoureusement sa bouche et ses seins jusqu'à ce que, à nouveau, elle répondit. Il augmenta son rythme jusqu'à ce qu'elle se mettre à gémir de plaisir. Ses hanches se cabrèrent et il poursuivit ses profonds coups de reins, puis ils atteignirent l’extase mutuelle. Plus qu'un simple acte d'amour, c'était une réaffirmation à la vie, à l'amour, à l'espoir — une échappée d'un monde qui était souvent hostile et cruel. Ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre.

9 - Lutter pour un Autre Jour

Amir se réveilla avec l'un des pires maux de tête qu'il ait jamais connu. Il lui fallut plusieurs instants pour réaliser ce qui lui était arrivé. « La garce ! » bougonna-t-il, « Elle avait planifié ça depuis le début! » Il se leva péniblement et s'assit sur le bord du lit, encore étourdi par le coup qu’il avait reçu à la tête.

« Kejal ! » appela-t-il, avec moins d'autorité que d'habitude toutefois. Le seul son de sa propre voix le lançait douloureusement. D'habitude, Kejal apparaissait dès qu'il l'appelait. Pas cette fois-ci. Amir parvint à se lever et partit à la recherche de la femme. Il ne trouva personne, pas même ses fidèles serviteurs. Il alla vers la porte d'entrée et c'est alors qu'il se rendit compte que sa plaie à la tête saignait. Il franchit la porte et une scène de chaos l'accueillit. Plusieurs de ses hommes étaient allongés au sol, morts, d'autres se bousculaient en courant et en criant et une épaisse fumée s'échappait de la geôle. Il demeura sur le palier quelques instants ; le sang coulant de sa tête tâchait le plastron de son magnifique peignoir et c'est alors qu'un de ses hommes le reconnut.

« Général, les prisonniers se sont échappés et ont causé beaucoup de dégâts !

— D'après ce que je vois, c'est un euphémisme. »

Il appela Kemal, le commandant de garnison, ainsi que deux de ses officiers supérieurs. Il exigea des explications.

Kemal brandissait un fusil d'assaut Kalachnikov AK-47, tentant de faire croire qu'il maîtrisait quelque peu la situation. Il n'éprouva cependant aucun plaisir à l'idée de mettre le général au courant des faits, mais il n'avait pas le choix.

« Général, c'est cette femme aidée de sauveteurs américains qui est responsable ! Ils nous ont surpris. Trois hélicoptères américains nous ont tiré dessus ! »

Devant tant d'ineptie, Amir en perdit ses mots. « Et qu'avez-vous fait, imbécile ?

— Nous avons riposté, Général, mais ils avaient une grande puissance de feu. Devinant qu'Amir allait lui tirer une balle entre les yeux, il rajouta : La femme, Kejal, les a aidés mais je crois que j'ai réussi à l'abattre ! »

Amir porta sa main à sa hanche où, généralement, il gardait son arme attachée mais se souvint qu'il n'était pas habillé pour l'occasion. Il aurait tué le malheureux soldat mais se contenta de lui asséner un coup de poing au visage qui envoya l'homme au bas de l'escalier.

« Où est la femme ?! demanda-t-il.

— Ils l'ont emmenée avec eux à bord de l'hélicoptère, Général. Kemal, toujours sur le dos, leva les bras pour parer à d'autres coups. Le général lui donna un coup de pied.

— Serais-je donc maudit d'avoir des eunuques pareils ! » Un autre coup de pied.

Amir pivota sur ses talons et monta à l'étage pour regagner sa suite et se changer. Il ne voulait pas se l'admettre à lui-même mais il s'était pris d'affection pour Kejal. Elle était froide comme la glace, obstinée et pleine de colère. Il lui avait brisé sa superbe et l'avait forcée à le servir et le rejoindre au lit chaque fois qu'il en éprouvait l'envie. Il aimait cette hostilité et ce mépris passifs qu'elle affichait. Son sentiment de domination n'en était que plus grand — imposer son corps à sa volonté, sans aucun semblant d'affection ni de préliminaires. Il sentait son silence et sa résistance quand il la possédait, savourant sa soumission et le sentiment qu’il n’utilisait les vaincus que pour se faire plaisir et sans avoir à en donner. Pourtant, il s'était habitué à sa présence et avait commencé à apprécier sa beauté et son élégance. l avait fini par nourrir l'espoir qu'elle finirait par accepter ce qui était arrivé à sa famille, que rien n’était tout noir ou tout blanc. Maintenant elle avait disparu à cause de ces analphabètes abrutis, eux et cette perfide garce américaine. C'est de ma faute, se dit-il. J'aurais du la prendre sur le champ, cette salope, au lieu d’avoir prétendu vouloir la séduire.

Il nettoya sa blessure, revêtit son uniforme, enfila sa ceinture de cuir à laquelle son arme était attachée et alla remettre de l'ordre au chaos à l'extérieur. En enjambées rapides, il évalua les dégâts, ordonna que les morts soient enterrés, que les blessés soient expédiés à l'hôpital voisin, espérant que ce dernier tint encore debout.

Après avoir remis de l'ordre dans le domaine, il convoqua une réunion du personnel dans son bureau.

Sur ordre immédiat, ses hauts commandants retournèrent des lignes de bataille, assemblés autour de la longue table en compagnie d'Abdul Tek, le chef du groupe fedayin affecté aux unités d'Amir.

Amir était assis en bout de table et demanda une mise à jour tactique. Un colonel résuma la situation. Les Britanniques avaient pris Bassora. Les Américains traversaient le désert à une vitesse incroyable et détruisaient tout sur leur passage. Il était évident qu’ils se dirigeaient vers Bagdad, et il n’y avait pas grand chose que les Irakiens puissent y faire.

Le reste des officiers était d'accord avec l'évaluation de la situation et ils se tournèrent vers Amir en attente de conseils, d'ordres, de tout ce qui pût leur donner de l'espoir.

Amir resta silencieux. 'C'est une répétition de la Guerre de 1991, mais en pire', pensa-t-il. À l’époque, Amir était aux commandes d'une unité de chars. Il se sentait fier de faire partie de la quatrième plus grande armée du monde et fier de son bataillon de T-55 de fabrication russe. C'était un armement efficace — un fait établi par plusieurs victoires sur les iraniens en 1980.

Mais au cours de la guerre du Golfe, les Irakiens avaient gravement sous-estimé l’efficacité des forces de la Coalition dirigée par les Américains.

En très peu de temps, en 100 heures, l'ennemi domina par une attaque au sol d'une rapidité surprenante, déchaîna une puissance de feu phénoménale et réduisit la résistance irakienne à sa désintégration. La plupart des unités irakiennes capitulèrent, alors que d'autres avaient été détruites ou battaient en retraite. De ces dernières, les équipements furent abandonnés et les hommes s'enfuirent vers Bassora.

Dans une tentative désespérée pour ralentir l’ennemi, certains éléments de la Garde Républicaine s'étaient engagés dans des combats contre les forces de la Coalition. Mais sans commandement central, ces éléments épars agissaient isolément et avaient perdu toute cohésion.

Les unités d'Amir tentèrent courageusement de retarder l'envahisseur pour permettre à autres unités de battre en retraite. Ses hommes et lui-même se mesurèrent contre les Américains mais la portée de leurs canons n'était pas comparable à celle des chars Abrams et des armes de l'ennemi. Tous les tirs provenant des T-55 vieillissants d'Amir tombaient court. L'attaque des unités américaines fit subir l'enfer aux positions irakiennes, détruisant 61 chars et 34 blindés de la Division Médina en moins d'une heure. À la fin de la bataille, Amir gisait blessé à l'extérieur de son char en feu. Les Irakiens furent dépassés par la puissance de feu de la plus formidable des forces armées que le monde ait jamais vu. L'ensemble de son unité était en flammes. Partout, des chars déchiquetés, certains encore en feu, explosaient sous l'intensité des flammes qui les engloutissaient. Mais le plus horrifiant était l'odeur de chair brûlée et les hurlements des membres survivants d'équipage qui tentaient de sortit de leurs chars en feu, créant un spectacle surréaliste.

Amir n'avait aucune illusion de victoire cette fois. Abdul, le commandant fedayin, était partisan d'un combat à mort. « Quelle plus grande gloire que de mourir pour l'Islam et pour le Grand Leader Saddam ? »

Amir garda le silence. Il avait horreur d'Abdul, un fanatique révoltant. Lui et sa bande de barbares avaient été affectés aux unités d'Amir ainsi qu'à d'autres, non pour se battre, mais pour s'assurer que les commandants et soldats de terrain le fassent. Au moindre doute, ils étaient autorisés à tirer les réticents d'une balle dans la tête. Abdul et ses hommes s'étaient déjà livrés à un petit nombre de ces exécutions pour marquer les esprits. Quand Amir l'apprit, il avait attrapé Abdul par la gorge et lui avait promis de le détruire s'il osait faire une telle chose sans son autorisation, et au diable les ordres de Saddam.

Abdul fit une suggestion. « Général, je sens que nous avons besoin de motiver les troupes pour combattre les Américains. Ils ont entendu des rumeurs sur ce qui se passe s'ils résistent à l'ennemi, le moral des troupes est bas. J'ai entendu parler de défections. Nous ne pouvons pas tolérer ça.

— Qu'est-ce que vous proposez ? » Amir le sentit venir.

Abdul se leva et commença à marcher dans la pièce, forçant les policiers à le suivre de leurs yeux. « Les Romains savaient comment faire pour garder les soldats et les guerriers féroces et motivés. Parfois, lorsque les légions faillaient, les généraux avait recours à la pratique militaire de décimation. Celles qui étaient peu performantes au combat étaient punies en désignant une escouade de dix soldats tirés au sort et en les battant à mort avec des bâtons. »

L'un des officiers pâlit et manqua de tomber de sa chaise. « Vous êtes fou ! Est-ce ce que vous proposez pour nos troupes — maintenant ? »

Abdul haussa les épaules. « Pas besoin d'être barbares. Une balle dans la tête ferait l'affaire. »

La pièce plongea dans un profond silence. Enfin, Amir se leva et déclara : « Cela se comprend. Nous devons lutter pour ralentir la progression de l'ennemi. Nous ferons comme Abdul suggère. Rassemblez les hommes pour dans une heure. Rompez ! » Tels des zombies, les officiers quittèrent la pièce l'un derrière l'autre.

Seul Abdul resta. Une fois seul avec Amir, il dit : « Général, pour un meilleur effet, vous devriez exécuter un ou deux de vos officiers les moins enthousiastes. Je pourrais vous en recommander quelques uns si vous voulez. »

Amir fixa le fanatique d'un regard meurtrier. « « Pas tout de suite ! » Il sortit en trombe.

De retour dans son bureau, il convoqua le Colonel Najaf. Lorsque l'officier arriva, il ferma la porte.

Moins d'une heure plus tard, les troupes furent rassemblées et se mirent en rang. Amir et ses hauts-gradés se tenaient devant eux. Abdul était juste à côté d'Amir. Sa troupe d'assassins un peu à l'écart.

Le commandant fedayin souriait d'anticipation à l'approche de l'exécution de ces lâches. Tout comme ses hommes, qui avaient l'air visiblement plus détendus par rapport au reste des troupes. Il attendait qu'Amir donne le top pour que l'odieux massacre commençât enfin.

Amir dégaina son revolver. Il regarda ses troupes et, sans aucun préambule, tira une balle dans la tête d'Abdul. Le fedayin s'effondra comme heurté de plein fouet par un véhicule, sa tête à demi arrachée. Ce fut le signal. Les soldats du premier rang des troupes d'Amir pulvérisèrent l'escadron de fedayin de leurs armes automatiques. Ils tombèrent tous instantanément. Il y eut un moment de silence. Le reste des soldats se tenait immobile, en état de choc, tentant de saisir la scène. Ceux qui avaient exécuté les assassins firent tomber leurs armes, dégainèrent leurs poignards et tombèrent sur les cadavres comme des loups. Avec des cris de fureur, ils se mirent à poignarder et à mutiler les cadavres.

Le commandant en second d'Amir esquissa un mouvement pour intervenir mais le général l'attrapa par le bras. « Laissez-les. Laissez-les prendre leur revanche sur leurs camarades assassinés par ces porcs. » Leur désir de vengeance assouvi, ils s'arrêtèrent, leurs visages, leurs mains et leurs uniformes couverts de sang.

Puis Amir s'adressa à ses troupes.

« Soldats d'Irak ! L'ennemi approche à grands pas. Notre courage est sans faille mais nos armes sont moins performantes que les leurs. Si nous les combattons, nous allons presque certainement à notre mort. » Il fit une pause pour plus d'effet.

Il se remémora une phrase prononcée par Tess et décida de l'utiliser.

« Il n'y a pas d'honneur à se lutter pour une bataille perdue. Vous pouvez luttez si vous le souhaitez, mais je vous autorise à tomber les armes, rendre vos uniformes et rentrer chez vous dans vos familles. Si vous rencontrez des Américains, ne leur résistez pas. Restez en vie pour protéger vos familles et pour vivre dans le nouvel Irak qui se dessine ! Je vous demande une dernière chose : positionnez les chars et les véhicules en formation de combat. Et éloignez-vous des équipements, c'est ce que l'ennemi ciblera, cela ne fait aucun doute. Dès que vous en aurez fini, vos officiers vous laisseront disposer. Bonne chance et qu'Allah vous garde ! » Amir salua ses troupes, leur tourna le dos et rentra vers le palais.

Tout en marchant, il fit signe à Kemal de le suivre.

« Je me mettrai en route d'ici une heure. J'ai pris des dispositions pour quitter le pays jusqu'à ce que les choses se calment. Je veux que vous et une douzaine d'hommes restiez pour protéger ma résidence. Quand les Américains arriveront, n'opposez pas de résistance. Dites-leur que vous êtes des serviteurs et que vous attendez le retour de votre maître. Vous n'avez rien vu et vous ne savez rien. Expliquez-leur que vos armes servent juste à tenir les pillards à l'écart. Vous comprenez ?

— Oui, Général ! » Les genoux de Kemal tremblaient.

— N'ayez pas peur. Les Américains vous poseront une multitude de questions. Mais quand ils se rendront compte que vous ne représentez aucune menace, ils vous laisseront tranquilles. Restez ici, prenez soin du domaine, et je vous récompenserai généreusement.

— Général, où irez-vous ? Kemal demanda.

— Je vais essayer de me rendre à ma résidence à Istanbul. Je reviendrai dans quelques mois quand la guerre aura pris fin. Les choses finiront par revenir à la normale. Il en a toujours été ainsi. Maintenant, allez et préparez vos hommes. »

Amir se rendit à l'intérieur, emballa quelques affaires, détruisit des documents et sortit une valise pleine de dollars américains. Il enfila des vêtements civils, se rendit au garage et se glissa au volant d'une Mercedes tout terrain. En chemin, il fit monter deux gardes du corps puis s'en alla pour la Turquie. Les Américains ne viendraient pas dans cette partie du pays avant plusieurs jours et il avait soigneusement préparé sa fuite. Avec assez de pots-de-vin, vous pouvez achetez presque tout. 'Je reviendrai ! Un jour, à la grâce d'Allah, je m'occuperai de ce commandant américain.'

10 - La Quête

Jake se réveilla et tâtonna le lit, dans l'espoir que sa main se pose sur la poitrine de Tess. Pas de chance. Il parvint à ouvrir les yeux et entendit l'eau de la douche s'écouler. 'Je ne peux pas croire qu'elle est déjà debout,' pensa-t-il. Son corps n'était que douleurs et courbatures ; il était endolori et couvert d'ecchymoses et se sentait toujours fatigué au-delà de l'épuisement. Il voulait juste se rendormir, tenant Tess dans ses bras.

Tess entra dans la chambre, se séchant d'une serviette, négligemment et délicieusement nue.

« Bonjour, marmotte, plaisanta-t-elle en fouillant dans son sac à la recherche de sous-vêtements.

— Où vas-tu ? Jake répondit, quelque peu agacé de la voir ainsi. La dernière chose qu'il voulait était de voir Tess se rhabiller. Tu n'as pas à te lever. On peut appeler le room service. »

— Moi j'avalerai quelque chose en chemin. »

Jake répéta sa question : « Où allons-nous ?

— Je retourne à la base. J'ai déjà appelé pour que mes hommes se préparent à retourner à la propriété du général irakien.

— Tu es malade ? On a traversé l'enfer pour t'en sortir et tu veux y retourner ?

— Oui, répondit Tess. Je veux y retourner pour savoir où le général a planqué la fille de Kejal. Ensuite, j'irai la trouver. » Elle finit d'enfiler sa tenue.

« Tess, réfléchis. Tu as été capturée. Selon le protocole, l'armée ne vous laissera pas retourner au combat avant de vous avoir débriefée et d'avoir fini votre évaluation psychologique. Tu as même droit à être rapatriée ! » Sa voix avait un soupçon de désespoir. Il était déçu jusqu'au fond de son âme. Il la voulait au lit, pas dans le désert à pourchasser des chimères.

« Je me fiche du protocole. Je vais retrouver cette fille avant que ce salopard ne la tue, point ! » Il n'y avait pas à argumenter.

Jake, encore nu, sortit du lit à contre-cœur. Il s'approcha de Tess et la saisit par les épaules. « Es-tu toujours aussi implacable ? »

Tess se libéra violemment, repensant brusquement à la façon dont Amir l'avait malmenée. « Tu me fais mal ! Lâche-moi ! »

Jake ôta ses mains et dit d'un ton implorant : « Tess, on a vécu l'enfer, tous les deux. Nous devrions vraiment nous reposer et nous remettre de l'épreuve. Et puis, j'aimerais passer plus de temps avec toi ! »

Tess mis sa casquette. « Ne te fais pas d'idée, mon pote ! Cette nuit c'était juste pour le réconfort. On ne va pas y donner plus d'importance que ça n'en a. »

Jake n'était pas du tout d'accord. « Tu crois vraiment que c'est ce que c'était ?

— Ils disent tous ça quand ils en veulent plus. On ne va pas en faire un plat. Allez, habille-toi. Si tu veux passer plus de temps avec moi, ça sera dans un hélico, pas dans un lit ! »